Xavier pour l’emploi des TPE dans Le Monde

16 mai 2017
Dans les catégories Actualités de Pourparlers
Écrit par : David Rousseau

tribune de Xavier Combe dans Le Monde pour l'emploi des TPENotre associé, Xavier Combe, actuel Président de l’Association Française des Interprètes de Conférence Indépendants, s’est récemment exprimé dans les colonnes du Monde dans une tribune où il fait part de sa vision en faveur de l’emploi dans les TPE et PME.

Extrait :

(…) Personne n’a essayé d’alléger drastiquement les contributions sociales et/ou la fiscalité des entreprises indépendantes de 0 à 15 salariés créatrices d’un emploi en CDI payé de 1 à 2 SMIC.

A un coût inférieur à celui du CICE et du pacte de responsabilité, cette mesure s’adresserait aux petits commerçants, aux professions libérales juridiques, médicales et para-médicales et une multitude d’autres petites structures et travailleurs indépendants. Elle s’adresserait aux vétérinaires, comptables, formateurs, maîtres d’œuvre, paysagistes, sténotypistes, infographistes, experts, agents d’assurance, interprètes, traducteurs, informaticiens, ingénieurs conseil, consultants, acteurs de l’économie sociale et solidaire, exploitants agricoles et aux artisans, qui, comme chacun sait, constituent la première entreprise de France. Elle viserait les petites entreprises du bâtiment, de l’hébergement, de la restauration et des services aux particuliers ainsi que les jeunes pousses innovantes.

Le recrutement de salariés de 1 à 2 SMIC ciblerait les personnes peu qualifiées de tous âges, mais aussi les jeunes de formation intermédiaire et supérieure.

Outre la création de dizaines, voire de centaines de milliers d’emplois indélocalisables, cette mesure présenterait des avantages corollaires qui ne seraient pas minces non plus : redynamisation du commerce de proximité et des centres-villes, renforcement du lien social local et des rapports inter-générationnels, facilitation de la transmission des entreprises, encouragement et maintien en France des jeunes pousses, lutte contre la dépendance des auto-entrepreneurs, réduction des trajets des salariés, etc. De plus, il n’échappe à la sagacité de personne que la croissance de toutes ces activités diminuerait le coût du chômage et générerait des rentrées fiscales supplémentaires, notamment par la TVA, elles aussi indélocalisables.

La France compte plus de 2 millions de microentreprises très diverses. Pour aider ces acteurs économiques vitaux à embaucher tout en évitant l’effet de seuil des TPE (moins de 10 personnes et un chiffre d’affaires annuel ou un total de bilan n’excédant pas 2 millions d’euros), il faut aller au-delà de 9 salariés jusqu’à inclure de façon dégressive les entreprises jusqu’à 15 salariés. Ainsi, les PME de 10 à 15 salariés qui répondent aux critères de la mesure bénéficieraient aussi de ce coup de pouce.

Par ailleurs, il conviendrait de remettre en question le statut des auto-entrepreneurs, bridés, précarisés et souvent exploités.

Durant le quinquennat de François Hollande, le gouvernement de Manuel Valls avait accordé aux associations, entreprises et groupements d’employeurs de moins de 250 salariés créateurs d’un emploi de 1 à 1,3 SMIC une prime trimestrielle de 500 euros sur deux ans, soit 4000 euros au total. C’est non seulement inefficace mais, en regard des 40 milliards annuels du Pacte de responsabilité, c’est insultant.

Sous ce nouveau quinquennat, espérons que les professions libérales, les indépendants, les commerçants et les artisans changeront enfin de statut, pour passer de celui de clientèle électorale à qui il suffirait de promettre des allocations-chômage et la réparation des dysfonctionnements du régime social des indépendants (RSI), à celui de réelle force économique, reconnue comme telle au point d’être porteuse de solutions. Espérons que les TPE et les PME se verront elles aussi accorder les moyens de croître et d’embaucher.

Trop souvent, les petits entrepreneurs travaillent sans arrêt maladie, congés payés, mutuelle, retraite complémentaire ou prévoyance. Ces avantages, et d’autres encore (participation de l’employeur aux frais de transport, cantine, comité d’entreprise…) sont coûteux pour les indépendants qui, de surcroît et assez paradoxalement, sont nombreux à avoir besoin d’une aide administrative, d’un secrétariat, de quelqu’un pour tenir la boutique quand ils sont malades, recherchent de nouveaux clients ou accomplissent leurs tâches administratives. Ils ont besoin de petites mains, ou bien de jeunes très compétents, pour pouvoir concentrer leurs efforts et leur savoir-faire sur leurs clients et envisager la croissance ou la diversification de leur activité.

Pour la plupart, les petits acteurs de l’économie sont relégués soit à la survie, soit à la stagnation.

Si Emmanuel Macron ne règle pas cette anomalie et s’il ne lance pas la transition énergétique avec plus de vigueur que celle qu’il a annoncée, on ne manquera pas de lui rappeler ses propos : « La France est le seul pays d’Europe qui n’a pas réussi à endiguer le chômage de masse. »

Retrouvez l’article dans son intégralité (payant ou réservé aux abonnés) sur la page du Monde.

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